violences

Les violences conjugales désignent l’ensemble des agressions physiques, psychologiques, sexuelles ou économiques exercées par un conjoint ou partenaire contre l’autre. 

Elles peuvent se manifester par des coups, des menaces, des insultes, des comportements de contrôle, ou encore par l’isolement de la victime. Ces violences peuvent être subies par les femmes, les hommes, ainsi que les membres du couple dans des relations hétérosexuelles ou homosexuelles.

Les violences intrafamiliales sont des comportements violents qui surviennent au sein du cercle familial. 

Cela inclut les violences physiques, verbales, sexuelles ou psychologiques, non seulement entre partenaires de couple, mais également entre parents et enfants ou envers d’autres membres de la famille. 

Les signes de violence conjugale peuvent être variés, mais ils comprennent fréquemment :

  • Des blessures physiques visibles (coupures, ecchymoses, fractures).
  • Des comportements d’humiliation, de menace, ou de contrôle excessif de la part du partenaire.
  • Un isolement social et une perte de confiance en soi.
  • Des pressions sur la sexualité, y compris des violences sexuelles.
  • Des abus économiques, comme l’interdiction de travailler ou d’accéder à l’argent.

Si vous vous sentez en danger, il est essentiel de chercher de l’aide rapidement, même si ces signes sont subtils.

Les violences conjugales peuvent se diviser en plusieurs catégories, dont :

  • Violences physiques : Coups, blessures, étranglements, etc.
  • Violences psychologiques : Menaces, insultes, intimidation, manipulation mentale, etc.
  • Violences sexuelles : Viol conjugal, pressions pour avoir des rapports non désirés, harcèlement sexuel.
  • Violences économiques : Contrôle des finances, interdiction de travailler, privation d’accès aux ressources financières.

Il est crucial d’agir rapidement pour se protéger :

  • Appeler la police (17) : Si vous êtes en danger immédiat, la police peut intervenir rapidement.
  • Consulter un médecin : Pour établir un certificat médical de vos blessures, qui pourra servir de preuve.
  • Déposer une plainte : Pour officialiser les faits auprès des autorités judiciaires et entamer des poursuites.
  • Chercher du soutien : Des associations comme Solidarité Femmes ou le numéro 3919 offrent de l’aide psychologique et juridique.
  • Demander une ordonnance de protection : Un juge peut ordonner une protection immédiate, y compris l’éloignement de l’agresseur et l’attribution de la résidence des enfants.

Une ordonnance de protection est une décision judiciaire qui permet de protéger immédiatement la victime en lui offrant des mesures comme :

  • L’éloignement de l’agresseur du domicile conjugal.
  • L’interdiction de contact avec la victime.
  • L’attribution de la résidence des enfants à la victime.

Cette ordonnance peut être obtenue rapidement, souvent en urgence, par un juge aux affaires familiales.

Si vous êtes témoin de violences infligées à un enfant, il est impératif d’agir rapidement pour sa protection :

  • Signaler les faits à la police ou au procureur de la République.
  • Demander un placement d’urgence pour l’enfant, si sa sécurité est en danger.
  • Demander une mesure d’assistance éducative pour protéger l’enfant et lui offrir un suivi approprié.

Les enfants victimes de violences intrafamiliales peuvent bénéficier de suivi psychologique et social, et des procédures judiciaires peuvent être engagées pour leur protection.

Oui, les violences conjugales peuvent influencer le déroulement de la procédure de divorce, notamment en matière de résidence des enfants et de mesures provisoires. Dans certains cas, le juge peut attribuer la résidence habituelle et l’autorité parentale exclusive des enfants à la victime et interdire à l’agresseur de voir ses enfants.

ORDONNANCE DE PROTECTION

L’ordonnance de protection est une mesure judiciaire rendue par le juge aux affaires familiales qui vise à protéger une personne victime de violences physiques, psychologiques ou morales. 

Cette ordonnance est délivrée rapidement, parfois en moins de 72 heures, et s’applique immédiatement après son prononcé.

Elle peut être accordée même avant qu’un divorce ou une séparation officielle ait lieu. L’objectif principal est de mettre fin aux violences et de garantir la sécurité de la personne.

  • La victime de violences (qu’elle soit mariée, pacsée, ou même en concubinage).
  • Un procureur de la République, dans certains cas, lorsque la victime ne peut pas agir elle-même.

Il est possible de demander l’ordonnance même si la victime ne porte pas plainte ou si une procédure pénale n’a pas été entamée. 

L’ordonnance de protection est principalement utilisée pour protéger contre des violences conjugales, mais elle peut aussi être appliquée dans d’autres contextes de violences. Elle couvre :

  • Les violences physiques : coups, blessures, etc.
  • Les violences psychologiques : harcèlement moral, menaces verbales, manipulation, intimidations.
  • Les violences économiques : privation des moyens financiers, non-paiement des pensions alimentaires, etc.
  • Les violences sexuelles : agression, harcèlement sexuel.
  • Exclusion du domicile conjugal : L’auteur des violences peut être expulsé du domicile, même s’il en est propriétaire.
  • Interdiction de contact : L’auteur des violences peut se voir interdire de contacter la victime (téléphone, mail, en personne).
  • Interdiction de paraître au domicile conjugal
  • Exercice exclusif de l’autorité parentale par le parent victime
  • Droits de visite et d’hébergement des enfants : Le juge se prononcer sur les modalités de résidence et de droit de visite pour protéger l’enfant. Il peut même de suspendre les droits de l’auteur supposé des violences sur l’enfant si cela est nécessaire pour la sécurité de la victime.
  • Interdiction de port d’arme : Si la personne violente possède une arme, une interdiction de port d’arme peut être ordonnée.
  • Port d’un bracelet anti-rapprochement (BAR)
  • Directement auprès du juge : La victime peut faire la demande auprès du juge aux affaires familiales (JAF), qui examinera l’urgence de la situation.
  • Avec l’aide d’un avocat : Bien qu’il ne soit pas obligatoire, l’aide d’un avocat peut être précieuse pour aider à rédiger et soutenir la demande.
  • Par le biais du procureur : En cas de situation d’urgence, le procureur de la République peut également demander l’ordonnance de protection.

La victime peut aussi se rendre au greffe du tribunal judiciaire pour demander à ce qu’une ordonnance soit prise immédiatement, sans qu’une plainte ne soit nécessaire.

  • L’existence de violences vraisemblables : Le juge doit constater qu’il y a des violences vraisemblables pour justifier une protection.
  • L’urgence de la situation : Il faut des violences actuelles. L’ordonnance est délivrée dans des situations d’urgence pour assurer la sécurité immédiate de la victime.

Si l’auteur des violences viole l’ordonnance de protection (par exemple, en revenant au domicile ou en contactant la victime), il risque des sanctions pénales. Cela peut inclure :

  • Des peines de prison,
  • Des amendes.

La victime peut signaler toute violation de l’ordonnance à la police ou à la gendarmerie.

L’ordonnance de protection est généralement valable pendant 12 mois. 

Cependant, elle peut être renouvelée ou transformée en mesures provisoires dans le cadre d’une procédure de divorce ou d’une procédure pénale, si la victime et/ou les circonstances le justifient.

Le juge peut utiliser l’ordonnance pour prendre une décision sur les modalités de résidence de l’enfant, l’autorité parentale, les droits de visite et d’hébergement et l’attribution de la jouissance du domicile conjugal.

Ordonnance provisoire de protection immédiation – 24H

Depuis septembre 2023, une nouvelle procédure judiciaire permet de protéger immédiatement les victimes de violences conjugales ou de menace de mariage forcé, avant même qu’une audience ne soit organisée : l’ordonnance provisoire de protection immédiate. 

Rendue par le juge aux affaires familiales sous 24 heures, sur demande exclusive du procureur de la République, cette mesure exceptionnelle permet d’éloigner l’auteur présumé des violences ou de prévenir un danger, sans attendre l’audience classique sur l’ordonnance de protection.

Cette ordonnance s’adresse :

– Aux personnes victimes de violences conjugales graves (physiques, psychologiques, sexuelles, économiques, harcèlement…) ;

– Aux personnes menacées d’un mariage forcé ;

– Aux enfants exposés à ces violences ;

Même lorsque l’auteur est en fuite et ne peut être convoqué immédiatement à une audience.

Elle peut concerner toute personne, quelle que soit la nature de sa relation avec l’auteur des faits (mariage, PACS, concubinage, séparation, ex-conjoint…).

L’ordonnance provisoire de protection immédiate ne peut être délivrée que si trois conditions cumulatives sont réunies :

– Les faits de violences ou la menace de mariage forcé sont vraisemblables, c’est-à-dire étayés par des éléments concrets (témoignages, certificats médicaux, plaintes, messages, attestations, etc.) ;

– Il existe un danger pour la sécurité de la victime ou de ses enfants ;

– Ce danger est grave et immédiat, ne permettant pas d’attendre l’audience contradictoire sur l’ordonnance de protection.

C’est une mesure provisoire réservée aux situations d’urgence absolue.

La victime ne peut pas saisir directement le juge aux affaires familiales pour obtenir une OPPI.

C’est le procureur de la République qui, s’il estime que les conditions sont remplies, saisit le juge en urgence.

Pour que le parquet puisse solliciter une OPPI, il faut impérativement qu’une demande d’ordonnance de protection classique ait été déposée.

Lors du dépôt de cette demande, la personne à protéger peut exprimer son accord préalable à l’OPPI.

Le procureur saisit le juge aux affaires familiales, en urgence, avec les pièces justificatives ;

Le juge statue sous 24 heures, sans audience et sans contradictoire ;

L’auteur présumé n’est pas informé à ce stade. Cela garantit l’effet de surprise et la sécurité immédiate ;

L’ordonnance est immédiatement applicable dès sa signification, parfois exécutée par les forces de l’ordre.

Le juge peut ordonner à titre conservatoire :

– L’éviction du domicile du conjoint ou de la personne menaçante ;

– L’interdiction d’approcher ou de contacter la victime ;

– La remise des armes éventuellement détenues ;

– La fixation provisoire de la résidence des enfants ou la suspension des droits de visite ;

– L’interdiction de quitter le territoire, en cas de menace de mariage forcé ;

– L’attribution temporaire du logement au bénéfice de la victime ;

– La remise d’un téléphone grave danger (TGD) ;

– Le port d’un bracelet anti rapprochement.

Ces mesures sont provisoires, dans l’attente de l’audience sur l’ordonnance de protection, généralement organisée sous 6 jours.

Après l’OPPI, le juge convoque les parties à une audience contradictoire pour statuer sur la demande d’ordonnance de protection.

Depuis la loi du 13 juin 2024, les mesures prises dans le cadre de cette ordonnance peuvent désormais être prononcées pour une durée maximale de 12 mois (au lieu de 6 auparavant).

Cette durée peut être prolongée si :

– Une procédure de divorce ou de séparation de corps est engagée ;

– Une procédure concernant l’autorité parentale est en cours.

Le juge peut confirmer, modifier ou lever les mesures prononcées à titre provisoire.

Même si la victime ne peut pas saisir directement le juge pour une OPPI, l’intervention d’un avocat est cruciale :

– Il vous aide à constituer un dossier complet et convaincant pour l’ordonnance de protection ;

– Il veille à ce que votre accord à une OPPI soit bien formulé ;

– Il peut alerter le parquet pour déclencher l’urgence ;

Il vous accompagne à l’audience et dans toutes les démarches annexes : divorce, autorité parentale, plainte pénale, aide sociale, relogement…

SE DEFENDRE EN CAS DE DEMANDE D’ORDONNANCE DE PROTECTION

Être visé par une ordonnance de protection alors qu’aucune violence n’a été commise est une épreuve d’une grande violence psychologique. 

De nombreuses personnes se retrouvent brutalement accusés à tort, évincés de leur foyer, et privés de leurs enfants, dans le cadre d’une séparation conflictuelle.

L’ordonnance de protection, prévue par les articles 515-9 et suivants du Code civil, est une procédure légitime et nécessaire pour protéger les victimes de violences conjugales. Mais elle peut aussi être détournée de son objectif initial, et utilisée comme un levier stratégique, voire comme une arme, dans un conflit familial.

Cette ordonnance s’adresse :

– Aux personnes victimes de violences conjugales graves (physiques, psychologiques, sexuelles, économiques, harcèlement…) ;

– Aux personnes menacées d’un mariage forcé ;

– Aux enfants exposés à ces violences ;

Même lorsque l’auteur est en fuite et ne peut être convoqué immédiatement à une audience.

Elle peut concerner toute personne, quelle que soit la nature de sa relation avec l’auteur des faits (mariage, PACS, concubinage, séparation, ex-conjoint…).

Recevoir une convocation devant le juge aux affaires familiales pour une ordonnance de protection peut être un véritable choc, surtout lorsque l’on découvre, parfois sans aucun avertissement, que l’on est accusé de faits graves, souvent déformés ou inventés.

Les conséquences peuvent être immédiates et dévastatrices :

– impossibilité de retourner au domicile conjugal,

– interdiction de voir ses enfants ou d’entrer en contact avec eux,

– stigmatisation sociale ou professionnelle,

– impact émotionnel profond, sentiment d’injustice, isolement.

1. Se faire assister d’un avocat immédiatement

La procédure est rapide. Vous disposez de peu de temps pour préparer votre défense. Il est essentiel d’être accompagné dès la convocation, pour analyser les pièces adverses, préparer vos observations et constituer un dossier solide.

2. Réunir les preuves contraires

Même si la procédure est civile, toute preuve peut être utile :

– messages ou échanges écrits montrant l’absence de violence ou une volonté de manipulation,

– témoignages de proches,

– preuves du contexte de séparation (divorce en cours, désaccord sur la résidence des enfants, etc.),

– documents prouvant une instrumentalisation de la procédure.

3. Répondre point par point aux accusations

Chaque allégation doit être analysée et déconstruite de manière rigoureuse. Il est souvent utile de mettre en lumière les incohérences du récit adverse, voire les contradictions avec d’autres procédures en cours.

4. Rester digne et crédible

Votre comportement en audience est déterminant. Même injustement accusé, il faut rester calme, posé, et axé sur les faits. La crédibilité joue un rôle fondamental dans la décision du juge.

Il faut agir vite. N’attendez pas.

LA SAISINE DU JUGE AUX AFFAIRES FAMILIALES A BREF DELAI – L’ALTERNATIVE A L’ORDONNANCE DE PROTECTION EN CAS DE DIVORCE OU SÉPARATION

En cas de séparation dans un contexte de violences conjugales, il convient d’organiser rapidement la vie familiale : fixer la résidence des enfants, répartir l’autorité parentale, statuer sur le droit de visite, ou sécuriser un départ du domicile conjugal. C’est dans ce contexte qu’il est possible de demander une audience à bref délai devant le juge aux affaires familiales (JAF), afin d’obtenir des mesures civiles urgentes, même en l’absence d’une ordonnance de protection, ou en complément de celle-ci.

L’ordonnance de protection est un outil précieux pour écarter un conjoint violent, interdire le contact, ou organiser temporairement la vie familiale. Mais elle ne couvre pas toutes les situations. Elle suppose notamment que les violences soient actuelles ou récentes, et que le danger soit immédiat et grave.

Il existe de nombreux cas où une audience à bref délai est préférable ou complémentaire :

– Les violences sont anciennes mais les tensions persistent ;

– Le conflit porte principalement sur les enfants (résidence, scolarité, départ à l’étranger) ;

– Une ordonnance de protection a été refusée ou classée sans suite ;

– Aucun dépôt de plainte n’a été fait, mais la séparation reste dangereuse ou désorganisée ;

– Le divorce n’est pas encore engagé, mais la situation nécessite une intervention rapide du juge.

Dans tous ces cas, la voie du bref délai permet une audience rapide, sans attendre plusieurs mois selon la procédure classique.

Cette procédure rapide est ouverte si :

– Le parent violent retient les enfants ou refuse de les restituer ;

– Le parent victime a dû fuir le domicile avec les enfants, mais veut légaliser sa situation ;

– L’autre parent menace de quitter la France avec les enfants ;

– Il y a refus de toute communication, ou pression psychologique sur les enfants ;

– Le quotidien est devenu invivable : tensions permanentes, instabilité, insécurité affective…

Cette procédure permet de trancher des questions telles que l’attribution du domicile de la famille, l’exercice de l’autorité parentale sur les enfants, la résidence de ces derniers, le droit de visite et d’hébergement ainsi que la pension alimentaire pour les enfants, où pour l’époux lorsqu’il s’agit d’une procédure de divorce. 

Même si l’avocat n’est pas obligatoire pour engager une procédure hors divorce (exercice de l’autorité parentale, résidence, pension alimentaire), il est fortement recommandé, et souvent déterminant si l’on souhaite obtenir une audience à bref délai.
En effet, les juridictions ne répondent pas de la même façon à ce type de requête : certaines très encombrées sont plus restrictives.

Parce qu’un avocat saura évaluer, dès l’entretien, si le dossier est suffisamment urgent et fondé pour justifier un bref délai.

Parce que le juge doit être convaincu par une argumentation claire, solide et bien présentée.

Parce que l’avocat connaît les pratiques du tribunal concerné et sait évaluer les dossiers éligibles.

En cas de divorce, l’avocat est obligatoire pour saisir le juge, que ce soit en procédure amiable ou contentieuse.

Deux cas principaux :

  • Sans divorce : une requête motivée est déposée au greffe du tribunal judiciaire, accompagnée des pièces et d’une demande expresse de traitement à bref délai 
  • Dans le cadre du divorce : l’avocat peut demander au juge de la mise en état une audience anticipée, si la situation le justifie.

Le dossier doit comporter des pièces justificatives démontrant l’urgence : plaintes, attestations, certificats médicaux, correspondances, preuves de blocage ou de danger.

Le JAF, saisi à bref délai, peut :

– Fixer la résidence principale des enfants (chez l’un ou l’autre parent) ;

– Définir les droits de visite et d’hébergement ;

– Limiter ou suspendre temporairement l’autorité parentale d’un parent dangereux ;

– Fixer une pension alimentaire au titre de la contribution à l’entretien et à l’éducation des enfants;

Dans le cadre d’un divorce, le juge peux prononcer en urgence des mesures provisoires supplémentaires: 

– Dans certains cas, ordonner l’éviction du domicile

– Fixer une pension alimentaire à l’époux au titre du devoir de secours

– Accorder une provision pour les frais d’avocat

En matière de violences conjugales, la procédure pénale ne concerne pas uniquement la sanction de l’auteur : elle permet aussi à la victime de faire reconnaître ce qu’elle a subi et d’obtenir réparation. Lorsqu’une audience est prévue devant le tribunal correctionnel, se constituer partie civile est une démarche forte, à la fois juridique et symbolique. 

SE CONSTITUER PARTIE CIVILE DEVANT LE TRIBUNAL CORRECTIONNEL

La constitution de partie civile permet à la victime :

– d’être officiellement reconnue comme telle,

– de demander réparation du préjudice (physique, psychologique, économique),

– d’avoir accès au dossier de procédure en amont de l’audience (via son avocat),

– et de faire entendre sa parole à l’audience, de manière cadrée et respectueuse.

En pratique, cette constitution peut intervenir :

  • avant l’audience, par une déclaration écrite au greffe, accompagnée d’un acte d’avocat ou d’un mandat,
  • ou le jour même, à l’audience, oralement ou par écrit.

La victime n’est pas tenue de parler, mais l’avocat est là pour présenter les demandes d’indemnisation et porter la parole de la victime. 

La constitution de partie civile devant le tribunal correctionnel vise avant tout à obtenir réparation. Elle n’est pas une procédure de protection au sens strict : d’autres voies peuvent être mobilisées à cet effet (ordonnance de protection, mesures civiles urgentes devant le JAF, etc.).

En revanche, le juge correctionnel peut prononcer des peines complémentaires utiles à la protection de la victime et de ses enfants, telles que :

– l’interdiction de contact avec la victime ou les enfants,

– l’interdiction de se rendre au domicile ou à proximité des lieux de vie de la famille,

– l’obligation de soins,

– voire, dans certains cas, le retrait total ou partiel de l’autorité parentale (article 131-27 du Code pénal).

Ces mesures peuvent être sollicitées expressément par la partie civile, et il est important qu’elles soient formulées clairement dans les conclusions transmises au tribunal — ce qui suppose souvent l’intervention d’un avocat.

L’avocat n’est pas obligatoire pour se constituer partie civile. Il est néanmoins indispensable pour : 

– vous aider à comprendre le déroulement de la procédure,

– vous conseiller sur l’opportunité de vous constituer partie civile,

– rédiger la constitution de partie civile et les conclusions en vue d’obtenir une d’indemnisation,

– quantifier votre préjudice (souvent sous-estimé),

– plaider à l’audience, avec professionnalisme et sensibilité.

L’audience est un moment fort, parfois difficile. L’avocat vous soutient dans cette étape et porte votre voix et votre histoire

MANIPULATION PSYCOLOGIQUE, EMPRISE, PERVERSION NARCISSIQUE

Un pervers narcissique est une personne qui combine deux traits de personnalité distincts mais complémentaires : le narcissisme et la perversité. 

Le narcissisme fait référence à un besoin excessif de reconnaissance et d’admiration, tandis que la perversité désigne la manipulation et l’exploitation des autres pour satisfaire ce besoin, souvent à travers des comportements destructeurs et dégradants.

Le pervers narcissique utilise souvent la manipulation psychologique pour créer une dépendance émotionnelle chez ses victimes, et une emprise.

Les comportements de gaslighting, où la victime est amenée à douter de sa propre réalité, ainsi que les critiques constantes, l’isolement et les abus émotionnels, sont des techniques courantes employées pour soumettre l’autre à sa volonté.

Certaines personnes peuvent être considérées comme manipulatrices sans bénéficier d’un diagnostic de pervers narcissique.

Il n’est pas toujours facile de savoir si vous êtes victime de manipulation psychologique et sous emprise.

Voici quelques signes qui peuvent indiquer que vous avez affaire à un manipulateur/manipulatrice :

  • Besoin constant d’admiration : il/elle a besoin d’être constamment admiré et est souvent obsédé par l’idée de son image. Il attend que ses actions, même banales, soient valorisées et reconnues.
  • Manipulation émotionnelle : Il/elle utilise des techniques de manipulation telles que le gaslighting (faire douter la victime de sa réalité), l’isolement de la victime (création d’un fossé entre elle et ses amis, famille) et l’accusation de la victime lorsqu’elle essaie de contester ou de s’opposer.
  • Absence d’empathie : ils/elles sont incapables de ressentir ou d’exprimer de l’empathie pour les autres. Ils ne comprennent pas (ou ignorent délibérément) la souffrance de la victime, la considérant simplement comme un moyen de satisfaire leurs propres besoins.
  • Comportement égocentrique : Il /elle a tendance à prendre le rôle du « sauveur » ou du « victime » selon les situations, mais leur objectif ultime est de renforcer leur propre image, quitte à nuire à ceux qui les entourent.
  • Comportements destructeurs : Il/elle dévalorise régulièrement ses proches, les humilie et cherche à les contrôler, souvent par des moyens subversifs, en dissimulant ses véritables intentions.
  • Idéalisation et dévalorisation : Lors des premières étapes de la relation, il/elle peut vous accorder une attention excessive, pour ensuite vous dévaloriser brutalement et sans raison apparente. Ce cycle peut être très déroutant pour la victime, qui passe par une phase de confusion émotionnelle.

Il/elle joue souvent un rôle majeur dans les relations amoureuses. Au début de la relation, il/elle peut se présenter comme un partenaire idéal, charmant et attentionné, mais peu à peu, les comportements toxiques émergent :

  • Exercice d’un contrôle excessif sur la victime (contrôle des sorties, des relations sociales, de l’apparence).
  • Critiquer constamment et faire sentir la victime comme inférieure.
  • Manipuler les émotions de l’autre, en alternant entre moments de chaleur et de froideur, créant ainsi une dépendance affective.

La victime se trouve prise dans un cycle d’emprise émotionnelle où elle se sent constamment coupable et incapable de rompre la relation, malgré les mauvais traitements subis.

Sortir de l’emprise n’est jamais facile, mais il est possible de se protéger et de reprendre le contrôle de sa vie. Voici quelques étapes pour y parvenir :

  • Reconnaître la manipulation : La première étape est de reconnaître les comportements manipulateurs et d’accepter qu’il y a un problème dans la relation. 
  • Mettre des limites claires : Fixer des frontières émotionnelles et physiques est essentiel pour préserver votre santé mentale. Il/elle cherchera toujours à franchir ces limites, il est donc crucial de les imposer de manière ferme.
  • Chercher du soutien : Il est vital de parler à des amis, à de la famille, ou à un professionnel (psychologue, thérapeute). Ces personnes peuvent vous aider à voir les choses clairement et à retrouver confiance en vous.
  • Éviter les confrontations directes : En raison de leur nature manipulatrice, discuter ou confronter ce type de personnalités peut souvent entraîner plus de manipulation. Il est préférable de prendre de la distance et de rester calme.
  • Consulter un avocat : Si vous êtes dans une relation juridique ou familiale avec un manipulateur, il est important de consulter un avocat spécialisé en droit de la famille et sensible à cette problématique pour vous protéger légalement et mettre en place une stratégie adaptée à ce type de profil.
  • Rompre la relation et partir : La séparation avec un manipulateur est souvent très difficile, mais c’est la seule solution pour retrouver sa liberté émotionnelle et physique. Vous devez vous entourer des bonnes ressources pour faire face à cette rupture.